« Qu'est ce qui t'amène ici Olive... Raconte moi un peu... »
Je triturais ma minijupe et me mordillant l'intérieur de la joue pendant que ce pervers de psy me matait sans scrupule. Je n'avais aucune envie de parler de ma vie, surtout pas à ce binoclard louche à la dentition douteuse. Je relevais alors le visage vers lui un demi sourire hypocrite collé à mes lèvres sanglantes et le jaugeais dangereusement.
« Vous, docteur... » J'arquais un sourcil ne le quittant pas des yeux.
Il griffonna quelque chose sur son calepin. Je les fronçais alors. Merde mon petit manège ne faisait à priori aucun effet, ce médecin ne semblait pas vouloir se détourner du sujet premier. Je m'affalais dans le sofa jaune moutarde du cabinet les bras croisé en soufflant. Combien de temps allait-ce durer ?
« Je note... Il laissa planer un silence. Qu'est ce qui vous empêche de vous ouvrir Olive... ? »
Bon dieu mais qu'avait-il à répéter mon prénom sans cesse, je relevais les yeux et restait silencieuse.
« Prêter vous au jeu, il n'y à rien de mal à cela, je veux juste en savoir un peu plus sur vous. »
Je soufflais une seconde fois et compris que je n'avais plus vraiment le choix. Ce Docteur Godwin allait me bassiner jusqu'à ce que mes ovaires me sortent par les yeux. Je me rassis correctement sur le divan et entamais sans grande conviction mon discourt.

« ▬ Je m'appelle Olive Haper Cullis, je suis née a Dearborn, rien de bien glorieux. Je mâchouillais mon chewing-gum bruyamment. J'étudie les langues à la faculté de Dearborn depuis 2 ans et je n'ai pas vraiment d'objectif dans la vie... Je n'ai pas pour but de percer dans la bourse ou autre chose, juste d'avoir de quoi m'acheter ces fabuleuse Louboutin que j'ai vu chez Harrods. Le salaire n'est pas obligatoire, un mari – fortuné - pourrait faire l'affaire à priori.... Je souris discrètement.
Mon père est un homme d'affaire plutôt occupé, il est souvent à l'étranger mais ça ne l’empêche pas de prendre sans cesse des nouvelles de moi. Je suis sa petit princesse vous savez. On est plutôt fusionnel lui et moi....
On à pas vraiment eu le choix, faut dire, ma mère nous à quitté pour un vieux rockeur à moto lorsque j'avais quatre ans, depuis plus de nouvelle. Sûrement en train de sniffer de la coke dans un tourbus en route pour Tijuana, qui sait.... J'haussais les épaules. Bref, voilà. Enfance paisible, bon résultat scolaire, pas de problème de comportement, rien d'alarmant docteur.

« Qu'en est-il de vos amis Olive ? Parlez moi d'eux, comment se passe les cours ? »
Je déglutis.
« ▬ Bien. » dis-je simplement.
« Bien ? »
« ▬ Oui. J'ai toujours été entourée de beaucoup de personnes. J'étais d'ailleurs plutôt populaire au lycée. Capitaine des Cheerleader et du comité d’événement, j'men sortait plutôt pas mal. J'ai gardé de fortes amitié, pas de problème de ce côté.
« Il semble que le problème soit survenu après vôtre entrée à la Faculté Olive... Que c'est-il passé ? »
« ▬ Rien. »
« En êtes vous certaine Olive ? »
« ▬ Parfaitement » dis-je d'un ton sec.
Je lui lançais un regard qui je l’espérais allais le faire cesser. Quel était le but de la séance exactement ? Qu'est ce que ces scientifique psychologique attendait de moi ? Que je crache au monde entier que oui j'allais mal ? Que je clame haut et fort que l'on m'avais humilié ? Que j'étais bien cette petit chienne de la maison Zeta qui figurait sur la vidéo qui circulait sur tout les cellulaires de ces pauvres vicieux dégueulasse du campus ? Oui j'avais mal. Étais-ce la peine de ressasser tout ça alors que j’essayais simplement de faire le deuil de ma dignité ?...
Je me levais alors car les larmes s'étaient logé aux coins de mes yeux et attrapais mon sac. Je n'avais pas à rester une seconde de plus dans ce lieu de torture, rien ne m'obligeais à me mettre à nue une seconde fois. Je fis quelque pas et sortit du cabinet sans attendre. Les larmes coulèrent sur mes joues et je tentais de les cacher au maximum. Je n'étais pas le genre de fille à me lancer dans une association de témoignage des victime d'abus sexuelle. Je n'étais pas ce genre de fille, je n'étais pas une victime.