- Qu'est-ce qui se lève quand tu t'en sers, qui s'abaisse quand tu as fini de t'en servir et qui goutte après usage ? Il laissa un temps de réflexion à son amie, il pouvait déjà deviner ses pensées et ses conclusions rien qu'à voir son visage rougir. - Tu... tu es impossible..! Elle commençait à s'énerver bêtement, elle ne voulait pas répondre à sa petite devinette. Il sourit et finalement, alors qu'elle tournait les talons, trop gêné par une blague qu'elle trouvait stupide, il la retint par le bras. - Un parapluie,petite obsédée ! Il était le seul à rire, alors qu'elle s'exaspérait une fois de plus face à son manque total de courtoisie. Lawrence poussa un soupir et la lâcha, las de perdre son temps avec une personne aussi coincée. Pourquoi n'essayait-elle pas de mettre un peu du sien pour que cette erreur devienne une bonne expérience ? - C'est pas parce que tu pus de la bouche que tu dois nous la faire sentir ! Elle le surprenait toujours à apparaitre lorsqu'il s'y attendait le moins. Une phrase clinquante, un large et resplendissant sourire. Il se demandait souvent pourquoi il ne sortait pas avec elle plutôt qu'avec sa potiche de sœur dénuée d'humour.

- Ça te dirais que je te passe mon numéro? C'était le jour de leur première rencontre, lors une soirée mondaine ennuyeuse. Un regard, un sourire et ils s'étaient retrouvés à l'écart. Un baiser, une caresse et ils avaient passé la nuit ensemble. Après ça, alors qu'ils se rhabillaient, il lui avait demandé son numéro. C'est sa réponse qui l'avait achevé. - - Non, tu sais le mien me suffit amplement... Il était tombé amoureux d'un être aux mœurs légères dont il ne connaissait rien, même pas le nom. Mais le destin se voulait cruel et moqueur et le lendemain matin il apprenait avec stupeur ses fiançailles avec la sœur de celle pour qui il ressentait ce qu'il pensait être de l'amour. Elle l'ignora royalement, elle faisait comme si de rien était, cette nuit n"était qu'un rêve, une illusion fugace. Les semaines passèrent et il tenta vainement d'apprendre à connaitre celle qui lui était promise. Première de la classe, modeste, bien élevée, croyante, sans humour, qui ne savait pas ce qu'était une fellation... désespérante. A croire qu'elle avait été élever dans un couvent à l'écart du reste du monde dans le seul but d'être mariée à un Buzzichelli.

Six mois plus tard il quittait Milan, l''Italie, l'Europe, pour rejoindre Dearborn, le Michigan. L'université l'accueillit sans aucune réserve. C'était un excellent élève, il avait à ses côtés l'argent et l'influence de sa famille et un talent naturel pour la photographie en plus d'un sens particulièrement aiguisé de la mode. Là-bas personne ne le connaissait et c'était tant mieux. Il n'était plus le fiancé de miss sainte ni-touche , il ne côtoyait pas non plus la sœur de celle-ci. Il était officiellement célibataire, un jeune étudiant célibataire et bourré de fric comme il y en a tant d'autres. Qu'est-ce qui s'est passé, comment en est-il arrivé là ? Seule DLS pourrait le dire, si étant qu'elle arrive à dénouer les ficelles sinueuses du destin. En attendant elle stagne depuis huit ans, à moins qu'elle garde ça de côté, qui sait ? Du reste, Lawrence a eu une enfance joyeuse, n'a jamais manqué de rien, que ce soit l'amour de ses deux parents ou la manifestation d'un désir matériel quelconque. Son père dirigeant un magazine de mode et sa mère étant elle même styliste, il a grandi dans cet univers ce qui l'a poussé a développer son sens du goût. Néanmoins ce n'est pas tant la mode que la photographie qui le passionne.